"En l'absence d'une nouvelle autorisation à poursuivre ses travaux scientifiques utilisant des peupliers génétiquement modifiés, l'Inra a procédé ce samedi 13 juillet 2013 à l'arrêt de son essai conduit en plein champ dans le Loiret, conformément aux engagements souscrits en 2007", indique l'Institut national de recherche agronomique dans un communiqué, ajoutant : "Dans le cadre de ses missions de recherche publique, l'Institut souhaite toutefois maintenir des compétences et une capacité nationales d'expertise sur les OGM". L'ensemble des peupliers (1.000 arbres) a été définitivement dévitalisé le 13 juillet.
Démarré en 2007 sur une parcelle expérimentale située à Saint-Cyr-en-Val, l'essai scientifique de l'Inra nécessitait une nouvelle autorisation afin d'être poursuivi. Après avoir reçu un avis mitigé du Haut conseil des biotechnologies (HCB), le gouvernement a ouvert en mai une consultation publique, sans donner suite depuis.
"Cet essai visait l'acquisition de connaissances d'intérêt général. Il avait d'ores et déjà produit des résultats scientifiques notables au moment où l'Institut en a demandé le renouvellement, pour une période supplémentaire de cinq ans et ce, dans le respect des principes que l'Institut s'est fixé dans le cadre de tels essais : pertinence (transition énergétique), parcimonie (essai unique et de faible surface sur cette thématique), transparence (procédure concertée et encadrée, tant sur les finalités que sur la sécurité biologique et environnementale)", regrette l'Inra.
Cette expérimentation visait à mieux connaître les processus biologiques intervenant dans la formation du bois, évaluer le potentiel technologique lié à ces connaissances, dans le cadre des réflexions en cours sur la transition énergétique (biocarburants de 2ème génération) et comprendre les interactions entre le peuplier (en fonction de la nature et de la structure de son bois) et le sol, et notamment évaluer l'impact des plantes génétiquement modifiées sur la biodiversité microbienne du sol.
"L'arrêt de cette expérimentation confirme une nouvelle fois le déclin de notre pays dans la recherche sur la transgénèse dont on découvre pourtant tous les jours des potentialités nouvelles pour améliorer la génétique des plantes. Dans ces conditions, la recherche publique française pourra-t-elle même préserver sa capacité d'expertise qui était pourtant reconnue sur le plan international ?", s'interroge l'Association française des biotechnologies végétales.
Les peupliers GM sont déjà cultivés et commercialisés en Chine.